Descriptifs des cours à l'ICP 2024-2025
CP 112. PHILOSOPHIE GENERALE II
C. RIQUIER
L’amour
Jamais le mot n’a été aussi prononcé et jamais il n’a été aussi vide de son sens. De la même manière qu’on dit « j’adore » pour le moindre objet de consommation, on a presque fini par détacher le mot de la chose qu’il désignait. Et à nous qui pensons avoir été déniaisés, il n’évoque guère plus, dans le meilleur des cas, qu’une folie douce qu’il est sage de ne pas prendre au sérieux. À supposer donc que notre modernité ne croit plus à l’amour véritable, il s’agirait en premier lieu d’identifier les présupposés conceptuels sur lesquels reposent de façon tacite la compréhension démystifiée qui est spontanément la nôtre. Après quoi nous serons peut-être mieux préparés à entendre l’enseignement des anciennes humanités, lesquelles n’avaient pas craint de leur côté de se faire une profession de parler d’amour et qui, à l’exemple des Grecs, disposaient de trois termes, au moins, pour saisir la variété de ses aspects : philia, éros, agapè.
Bibliographie : Platon, Le Banquet, tr. L. Brisson, Paris, GF, 2015 ; Plutarque, Dialogue sur l’amour, tr. F. Frazier, Paris, GF, 2008 ; Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, Paris, Seuil, 1962 ; Fénelon, Explications des maximes des saints sur la vie intérieure, OEuvres, I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la pléiade », 1983 ; Rousseau, La Nouvelle Héloïse, Paris, Folio, 2012 ; Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, tr. C. Sommer (dir.), Paris, Gallimard, 2014 ; Proust, À la Recherche du temps perdu, Paris, Folio, 2015 ; Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, Paris, PUF, « Quadrige », 2008 ; Sartre, L’Être et le Néant, Paris, Gallimard, TEL, 2013 ; Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Paris, Fayard, Pluriel, 2011.
CP 311. PHENOMENOLOGIES FRANCAISES
M. GARGNE
À la suite de Husserl et de Heidegger, Merleau-Ponty place au coeur de son oeuvre phénoménologique la question expressive. Si le projet inaugural du courant est de «retourner aux choses mêmes», lui ne cessera d’imbriquerce retour à une préoccupation essentielle: comment dès lors exprimerles choses mêmes? ou, encore, comment ces dernières s’expriment-elles? C’est cette interrogation, qui traverse la pensée du phénoménologue français et s’y métamorphose au fil des années, que nous approcherons ici. Une perspective qui nous mènera à faire entrer la phénoménologie en résonance avec les champs littéraires et poétiques, qui en sont secrètement les alliés.
Bibliographie : Maurice MERLEAU-PONTY, Le visible et l’invisible («Tel», Gallimard); La prose du monde («Tel», Gallimard); L’oeil et l’esprit («Folio essais», Gallimard). Renaud BARBARAS, Merleau-Ponty («Philo-philosophes», Ellipses); article «Merleau-Ponty», Gradus philosophique («GF»,
Flammarion). Claude LEFORT, Sur une colonne absente. Écrits autour de Merleau-Ponty (Gallimard). Anne SIMON et Nicolas CASTIN (dir.), Merleau-Ponty et le littéraire (Presses de l’ENS).
CP 313. ESTHETIQUE
CH. BOBANT
L’art et la réalité Ce cours entend d’une part introduire et former les étudiants aux champs de la philosophie de l’art et de l’esthétique, à partir d’une interrogation sur les noces — plus ou moins empoisonnées — entre l’art et la réalité et d’un parcours qui examine certaines des grandes thèses historiques : l’art est une imitation de la réalité, l’art est l’expression d’un idéal, l’art est dévoilement de la réalité. L’enseignement vise d’autre part, à la faveur d’analyses d’oeuvres d’art, à permettre aux étudiants de se familiariser avec les arts et l’histoire de l’art.
Pour s’initier à la philosophie de l’art et à l’esthétique : C. TALON-HUGON, L’Esthétique ; C. TALON-HUGON, Une histoire personnelle et philosophique des arts (5 volumes).